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Collaboration par courrier électronique
Dernière mise à jour: samedi 15 mars 2003
Noir = Jocelyn
Bleu = Karim

Et si Woody Allen était vraiment Dieu…
ou
Et si Dieu était en réalité Woody Allen?
par Jocelyn Gagnon et Karim Bourara
en cours depuis le 22 janvier 2002

Si par un extraordinaire éclair de génie ou par une coïncidence essoufflante quelqu'un, quelque part, devait subitement prouver que, par la plus grande ironie, l'existence même de Dieu n'était pas la vraie question ultime (toutes les autres questions existentielles ayant déjà été posées au moins une fois auraient l'air de bouillie intellectuelle), mais bien qui est-il vraiment? un homme? une femme? une tarte aux pommes bien chaude? ou simplement un petit homme roux à lunettes? (sérieusement, quand a-t-on besoin de fournir une explication? quand on se pose des questions? quand on doute? moi en tous cas, je ne m'abaisse pas à ce genre de considérations bassement matérielles, Dieu est, c'est tout, mais bon…), alors on aurait une raison de se lever tous les matins.

Moi, avec ma nature contrariante, je me dis que Dieu et tout le reste, ça ne vaut pas une bonne soirée au cinéma ou dans un parc d'attraction. D'ailleurs, je pense avoir vu dans un cinéma, récemment, une guichetière qui m'a complètement fait oublier Dieu. Elle se tenait là, avec son air dominateur et sûr, savourant son pouvoir éphémère. Moi, de mon côté, j'avais beau calculer combien me coûterait le billet, j'étais là à compter mes sous et je n'arrivais pas à me sortir de l'idée que la nature est drôlement bien faite, quand même, et qu'il est absurde de s'en faire pour des choses qui, finalement, importent peu. Je souris à cette pensée et je décidai finalement de l'inviter à prendre un café ou un popcorn en ma compagnie. Elle se montra d'abord réticente, mais devant mon air niais, je suppose qu'elle s'est rendu compte que je n'allais pas tenter (du moins pas tout de suite) de la séduire en lui montrant mes petits bras musclés ou le tatouage «J'aime ma maman» qui les fait toutes craquer, une à la suite de l'autre.

C'est bien plus tard qu'elle comprit que j'étais une sorte de fétichiste qui aime accumuler des relations impossibles comme d'autres accumulent des trophées de chasses. Pourtant, à mon grand étonnement, elle accepta plusieurs invitations du genre, qui dans un musée du macramé, qui dans un dans un centre de rénovation. C'est d'ailleurs à cette occasion que je lui ai fait comprendre que malgré tout ce qu'un apprenti-menuisier peut fabriquer avec ses mains, la transposition de ses talents au lit n'avait rien à voir. Elle me prit par surprise en m'avouant être allergique aux copeaux de bois. Une maladie héréditaire très rare qui affectait sa famille toute entière depuis l'avènement d'un Roi Bûcheron au sortir de la Renaissance. J'étais littéralement scié par cette déclaration.

Il me fallait maintenant trouver un moyen de revenir à mon histoire originale parce que décidément on était loin du thème de départ. J'avisai donc un commis et nous partîmes illico assister à une conférence sur l'importance de la religion dans le cinéma de Woody Allen. La salle était pleine à craquer de gens pour le moins étranges. Je regardais autour de moi et commencais à me poser des questions sur mon propre état psychologique. Qu'avais-je donc à faire avec une bande d'hurluberlus venus discuter des pensées spirituelles d'un nabot libidineux à lunettes?


(la suite ici, bientôt, au fur et à mesure…)

© 2002, 2003
Jocelyn Gagnon et Karim Bourara


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