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Date: Fri, 16 Mar 2001 00:47:14 -0500 (Est)
From: Long Jambon
Subject: BLAGUES-L: Les balles de ping pong


[ Comme il m'est arrivé parfois de le faire le vendredi, en voici une
exceptionnellement longue.  Le délire d'une bande de lecteurs du groupe
de discussions fr.rec.humour, il y a 2 ans.  Comme toujours, je me
permets de refaire la mise en page originale pour qu'elle "respire"
mieux.  Par contre, pour corriger les fautes, vu mon zèle d'envoyer ceci
à minuit quarante-sept (!), vous me pardonnerez l'oubli de quelques-unes
d'entre elles, j'espère (même si je ne me le pardonne pas moi-même!)
Je sais que plusieurs d'entre vous diront qu'elle est trop longue, mais
gardez-la pour vos soirs d'hiver, ou imprimez-la!  Bon weekend! (/jg) ]



Date: Wed, 26 Jan 2000 11:09:36 +0100
From: Marie-Claude
Newsgroups: fr.rec.humour
Subject: Les balles de ping pong (ça rappelle qqchose à certains ?)

Ceux qui n'étaient pas encore là il y 8 ou 9 mois ne peuvent pas
connaître ce qui suit car je pense ne pas l'avoir reposté.  Je ne
résiste pas au plaisir de vous l'offrir aujourd'hui tellement j'en ai
ri.

Un jour, quelqu'un écrivit une blague concernant des balles de ping
pong.  Pour moi, cette blague n'était pas finie.  Quelques fous
décidèrent alors de la continuer par épisodes, en proposant différentes
directions.  C'est ainsi que notre cher Stratocaster et quelques autres
nous offrirent un superbe échantillon de leur imagination débridée.

Ci-dessous, je vous offre le meilleur délire (selon moi) qui a en plus
le mérite d'avoir une conclusion.

Si ça vous dit, maintenant nous pouvons rejouer au même jeu.  Suffit de
trouver une blague un peu con qui n'est pas vraiment finie et de nous
lancer vers l'inconnu .....

Voici la merveilleuse histoire des balles de ping pong ....

Balles de ping pong

[Histoire initiale]

C'est l'histoire d'un homme extremement riche qui decide pour
l'anniversaire de son fils Julien, 6 ans, de lui offrir ce qu'il veut.

-Que veux-tu mon fils, je peux tout t'offrir je suis tres riche, dit le
pere en s'attendant aux extravagances habituelles des jeunes enfants ???

-Je voudrais une balle de ping pong !!!

-Quoi ??? Une balle de ping pong, mais tu ne prefererais pas un velo,
ou des jouets???

-Non, je veux une balle de ping pong !!!

-Tres bien, fit le pere.

Alors pour son anniversaire le pere lui offre une balle de ping pong...

Une année passe, et voila que notre tres cher petit Julien a 7 ans
(6+1...)

Le pere : Que veut tu mon fils pour ton anniversaire ?

-Je voudrais 2 balles de ping pong !!!

-Encore, mais je suis riche, tu auras ce que tu veux...

-Non, non...Je veux juste 2 balles de ping pong.

-Mais pourquoi veux-tu cela, je peux tout t'offrir ?

-Oh, je te le dirai un jour...Je veux juste 2 balles de Ping pong...

Le pere offre alors a son fils les 2 balles de ping pong qu'il desirait.

Quelques annees passent, et voila que notre petit bambin va avoir 10 ans.

-Mon fils, mon travail marche tres bien, je suis de plus en plus riche, Que
voudrais-tu cette annee pour ton anniversaire ?

-J'aimerais une boite de balles de ping pong !

-Quoi, encore???  Mais explique-moi ton engouement pour les balles de
ping pong ?

-Je te le dirai un jour papa...

Le petit Julien aura donc son paquet de balles de ping pong...

Les annees passent toujours et Julien desire toujours la meme chose en
quantite croissante...

Voila que notre ami atteint l'age de 18 ans, age de maturite et du permis
de conduire : pourquoi pas une belle voiture pour frimer devant les copains
???

-Felicitations mon fils, tu vas avoir 18 ans et tu as eu ton bac avec
mention TB... Tu merites une recompense enorme pour cela. Qu'aimerais-tu
pour ton anniversaire ???

-J'aimerais beaucoup avoir une benne de camion remplie de balles de Ping
pong !!!

-Comment??? Mais mon fils, soit serieux, tu ne va pas passer ta vie a
collectionner les balles de ping pong !!!

-Je t'expliquerai papa, c'est tres serieux...

-Tres bien, tu auras ce que tu veux, apres tout tu le merites...

Le pere ne comprend vraiment rien a tout ca, pourquoi le gamin du plus
riche homme de la terre ne se contenterait que de vulgaires balles de
ping pong.

A 25 ans, notre Julien, devenu un homme, vient d'etre nomme PDG de son
entreprise, son pere arrive alors pour le feliciter :

-Bravo fils, tu as merite cette place, j'aimerais te faire un present : que
veux-tu ???

-J'aimerais beaucoup que tu m'offres une piscine olympique ...........
remplie de balle de ping pong !!!

-Mais...

-Ne me contrarie pas mon pere, c'est ce que j'aimerais.

-Tres bien, je t'ai promis que tu aurais ce que tu veux et tu l'auras. Mais
juste une question, Pourquoi des balles de ping pong ???

-Je ne peux pas te le dire maintenant, mais je te le dirai bientot...

Le pere est plus ou moins satisfait car il va peut etre apprendre bientot
le secret de son fils !!!

Un jour, en rentrant de son bureau, Julien a un accident grave en
voiture, et il est emmene a l'hopital dans un etat critique...

Son pere arrive :

-Comment vas-tu mon fils ?

-Tres mal papa...Je vais mourir...

-Non ne dis pas ca...

-Mais si, c'est vrai, c'est pourquoi j'ai decide de te dire pourquoi je me
suis toujours interesse aux balles de ping pong...

-Je t'ecoute...

-Eh bien voila, si j'ai toujours voulu des balles de ping pong c'est
parce que je ..aaarrrrghhhh (il est mort!)


[moi]

... Mort, ou du moins c'est ce que l'on pouvait croire.  Arriva donc une
infirmière poilue et moustachue du style gardienne de prison.  De son
pas léger, elle fit trembler les murs et le pauvre père éploré.

Se penchant vers Julien, elle le menaca de lui faire du bouche à bouche
pour le ranimer s'il ne daignait pas recommencer à respirer tout seul.

Oh miracle, le jeune homme ouvrit instantanément les yeux et reprit sa
phrase là où il l'avait laissée :

"... voulais découvrir un mystère.  Depuis mes 6 ans, je les ai toutes
ouvertes pour voir si ..."


[Stratocaster]

"Depuis mes 6 ans, je les ai toutes ouvertes pour voir si ...."  Et là,
contre toute attente, la nurse à la pilosité exacerbée se jette sur le
jeune homme qu'elle fit revenir à la vie l'instant d'avant, et lui fait
une injection de calmant inversement proportionnelle à la quantité d'EPO
que prenait Richard Virenque à l'insu de son plein gré avant de partir
grimper le Galibier ! Le Galibier, et non pas le gars Libier, ceci afin
de faire taire à tout jamais la rumeur ignoble hurlant aux oreilles de
la France une éventuelle homosexualité de ce champion de la pédale,
rumeur basée sur l'amitié qui lie le p'tit Richie (mais non pas
Cuningham !!!) à son voisin Marcel Libier depuis la petite enfance.

Mais je m'égare...

Toujours est-il que notre jeune homme alité retombe alors derechef dans
les limbes d'un sommeil sinon réparateur tout du moins artificiel,
sommeil qui n'est pas sans faire penser à l'insondable et morphéïque
attention que porte Raymond Barre aux débats politiques parcourant les
bancs de l'Assemblée Nationale.

Le père éploré interpelle évidemment l'hommasse infirmière body-buildée,
afin de comprendre le pourquoi de ce geste certes médical mais néanmoins
impromptu :

"Mais qu'avez-vous fait, il allait mieux, il avait retrouvé la vie !
Pourquoi l'avoir replongé dans les limbes de l'inconscience ? "

(Il est un peu littéraire et pompeux, parfois, le papa... Vous ne
trouvez pas ?).  Le visage tout boursouflé, rouge et ruisselant de sueur
à cause de la colère mais aussi à cause d'une panne de climatisation de
l'hopital faisant monter la température de plusieurs degrés, ceci malgré
la peinture blanche réflechissante qui tapisse les façades de l'institut
médical ultra-moderne où se déroule notre histoire, le père de notre
héros, totalement désorienté par les derniers événements, est à deux
doigts d'empoigner l'infirmière afin de lui tirer les vers du nez...
Remarquez, empoigner quelqu'un de 120 kilos de muscles avec deux doigts,
c'est déjà quelque chose, mais en même temps lui tirer les vers du nez,
je ne vois pas comment il va faire ! Mais passons...

L'infirmière se retourne alors vers l'homme éructant, faisant onduler
sous sa blouse sa musculature stéroïdienne, et d'un geste arrache ce que
le paternel croyait être un visage.

N'en croyant pas ses yeux, il voit en effet cette femme improbable
enlever prestement et d'une manière qui ne laisse aucun doute quant au
caractère artificiel de l'épiderme qu'elle tient désormais dans sa main
gauche, un masque féminin, quoique moustachu, révélant les traits d'un
homme parfaitement rasé, chaleur et postiche obligent sinon gare à
l'allergie !

- Je me présente, dit alors d'une voix sépulcrale l'homme en blouse
d'infirmière, mon nom est Jim Phelps, et je travaille pour la sécurité
des Etats-Unis d'Amérique ! Je dois vous entretenir d'une chose très
importante...

- Laquelle ? Mais expliquez-moi, bordel de merde !!! dit le papa
révolté.

A ce moment de notre histoire, je veux bien passer sur cet écart de
langage... Ca ne doit pas être évident évident de voir le célèbre chef
de l'équipe Mission Impossible en blouse blanche...

- Bon.  Votre fils a une particularité... Comment vous dire ?... Pour
être simple, voilà ! Il est .....


[Gillou]

...con. Voila je l'ai dit ! Il est extremement con !

- Comment osez-vous, espèce de salopard ?

- Excusez-moi, je sais, c'est dur à entendre, mais s'il a tenté
desespèrement d'ouvrir des balles de ping pong, c'était pour voir si les
poils étaient à l'intérieur !

- Mais il n'y a pas de poils sur et à fortiori dans les balles de
ping pong ?

- C'est bien ce que je vous dis, abruti ! Il confond le ping pong et le
billard, il est con comme une huitre, votre fils !

- Mais il n'y a pas non plus de poils sur les boules de billard !!!!!

Se tournant vers son adjoint, il lui lance "Eh Billard, montre tes boules !"

Et là......


[moi]... le dénommé Billard arriva.

Le personnage en question était un type plutôt moche, plein de
cicatrices sur le visage, mal rasé, l'air un peu simplet mais
inoffensif.  Genre Quasimodo, vous voyez ?  Mais si, mais si, Notre Dame
de Lutèce, les cathédrales ...

Plongeant en même temps ses deux grandes mains dans les immenses poches
de sa blouse de balayeur, l'homme fit un immense sourire pour découvrir
une bouche pleine de chicots tout noirs.  A celui-là, on n'a jamais dû
parler des vertus du fluor des dentifrices.  A moins que ce ne soit sur
ses pulls qu'il en ait mis (ça renforce les mailles !).

Sortant alors les mains de ses poches, Billard les ouvrit pour montrer
deux boules malodorantes faites de poils et d'autres choses non
identifiables.  De couleur gris marron, pas plus grosses qu'une balle de
ping pong chacune, un peu molles, les "choses" semblaient faire la
fierté du simplet.

- "châ, châ", dit-il en les mettant sous le nez de l'infortuné père qui,
essayant de ne pas vexer l'homme essayait de sourire sans trop se
reculer de dégoût.

Voyant que le père ne comprenait rien à l'histoire, Jim Phelps reprit la
parole :

- Ces choses-là, voyez-vous, ont été recrachées il y a quelques semaines
par le chat de Quasi ..., excusez-moi, de Billard.  Il a recueilli la
bestiole un soir, sur le pas de sa porte.  Il faut savoir que ce chat
portait des marques de brûlures sur tout le corps, qu'il avait la queue
coupée et qu'une de ses oreilles manquait.  Mais, fait étonnant, ce chat
portait autour du cou un collier de diamants.  Billard étant un de nos
agents secrets, et même très secrets, je dirais même plus un de nos
agents très spéciaux, nous avertit immédiatement après avoir fait
prendre son bain à la bête (vous comprenez les cicatrices sur le visage
maintenant ?), après lui avoir donné du corned beef comme pâtée, après
lui avoir raconté des histoires pour s'endormir, après lui avoir fait un
petit déjeuner, etc ..., donc 9 jours plus tard. Nous lancâmes donc sur
l'affaire notre meilleur agent, la charmante ....


[Stratocaster]

"Nous lançâmes donc sur l'affaire notre meilleur agent, la charmante et
toutefois redoutablement dangereuse Esmeralda...  Sa mission était bien
entendu d'éclaircir ce mystère des boules que vous avez sous les yeux.
Mais non, triple phacochère puant, Quasim... je veux dire Billard de
merde, arrête de jouer avec ta lampe électrique, tu vas nous faire
repérer !!!  Eclaircir un mystère, c'est une expression, tu comprends ?
Ouais, bon, avec toi c'est pas facile de passer inaperçu, mais quand
même, fais un effort ou je vais te sonner les cloches, moi !!"

Et Quasi... non Billard d'entonner :

- "Beeeeelllllllle, c'est un mot qu'on dirait..."

- "Ta gueule, étron de gargouille !  Dingue, ça...  Je ne peux plus, il
faut me comprendre...  je ne peux plus...  C'est trop dur !  .....  A chaque fois qu'il entend le prénom Esmeralda, il se met
à hurler cette putain de chanson de m..."

Et Billard, de plus belle :

- "Beeeelllllllleeeee, c'est un mot qu'    BLAAAM BLAMMMM !!!"

M. Phelps rangea son Walter PPK, ah non c'est JamesseBonde ça, bon alors
son Beretta 9mm, ouais là c'est mieux... dans son holster en peau de
testicules de caribous, cadeau que lui avait fait Richard Cocciante en
échange de sa vie, il y a quelques mois maintenant :

- "Bien !!!  Là, au moins on est tranquille...  Où en étais-je ?
Oui...  Donc nous avons mis sur les rangs la fabuleuse Esmeralda.  Je
vous fais vite le topo : Un corps de rêve, une intelligence très
au-dessus de la moyenne des agents, ....  Hein ? oui, c'est vrai,
l'autre mocheté visqueuse là, elle augmentait plutôt l'écart-type, mais
je crois que j'ai rééquilibré la distribution statistique sur ce
coup-là!  Bref, Esmeralda, vous me croirez si je vous dis qu'elle
pouvait emasculer une mouche à 50 mètres avec une seule balle de
Beretta, la chienne (oui, j'ai toujours été jaloux de sa promptitude à
sortir son engin...), s'est attelée à la tâche avec son
professionnalisme habituel.  Nous étions tous confiants en les
résultats...  Aussi, qu'elle ne fut pas ma surprise hier matin de
recevoir un appel de Frolo, notre agent à Washington, nous disant que le
corps d'Esmeralda venait d'être découvert, oint, c'est cela qui
m'attriste le plus (arf, arf, arf...), d'une couche d'inox encore
liquide.  Et oui, le corps d'Esmeralda avait été découvert en inox...
A côté d'elle, je trouvai son carnet de mission, que je vais vous lire,
afin que vous compreniez bien l'importance qu'a maintenant pour nous
votre enfant :"

Extrait du carnet de mission de l'agent spécial Esmeralda :


[Caligula]

- Non ! Phelps, ne lisez pas !

L'agent eut à peine le temps de se retourner vers cette voix venue du
lit de Julien que, soudain, une montagne de boules de billards
propulsées à la vitesse qu'aurait pu mettre le char de Ben Hur, si le
film ne s'était stoppé bêtement dans mon magnétoscope, envahit la
chambre d'hôpital.

Tout les occupants de la chambre eurent la même sensation !  Non
seulement ces boules de billard étaient poilues, mais malodorantes.
Ils allaient être impitoyablement ensevelis dans une sale odeur...

Comment en définir le parfum ?

Hum, hum ! Eclaircissement de la voix.

Il fleurait ce gros tas comme un relent d'égout
Qui déclenche pour tous grimaces de dégoût.

C'est le genre de parfum qu'on pourrait nommer "Expulse" de Channel +,
ou "Vent d'arrière Train" de Gare Aveaux-Faysse.  Une odeur plutôt
putréfaction de cassoulet dans jus de choucroute avariée avec un zest de
couscous Kabile (Comme Monica) retrouvé lors de fouilles paléolithiques
dans les Basses Montagnes du Désert de Tan Nayprivé.  Une odeur qui fera
regretter l'achat de Smelling 2.0 version périmée que j'ai installée sur
ma babasse et dont je ne peux plus me défaire... à moins qu'avec Windows
98 ?  Bref, il valait mieux ne pas se trouver dans cette chambre d'eau
pu... d'hôpital si l'on voulait éviter non seulement le poil sur la
langue mais aussi de puer de la gueule.

Oui, mais...

Ils y étaient, eux dans la chambre d'hôpital.  Eux ?  L'agent Phelps, le
père richissime, Julien l'alité (qui avait eu un début d'érection à
l'évocation d'Esmeralda de Notre Dame de Lutèce) et, ne l'oublions pas,
le fameux carnet de missions qu'il n'aurait pas fallu ouvrir...

Hein, Phelps !

Comme les boules s'engouffraient dans la chambre et recouvraient de leur
nombre pullulant les espaces encore vides, il y eut un cri.

- Tabarnak ! Calice de gang de boules... Arh !

Phelps, toujours lui, s'aperçut alors de sa bévue !  Englouti certes
mais pas stupide.  Il avait ouvert non pas le carnet d'Esmeralda mais
celui de son oncle.  Quelle erreur fatale !

Ils avaient eu les boules à cause de l'oncle un carnet !

Finiraient-ils donc ensevelis sous ce tas de boules puantes et poilantes?

Hé bien non. Une main gantée sortit de ce monticule comme pour appeler
au secours.  Elle était gantée, oui mais de qui ce gros gant ?


[Stratocaster]

Et il est de plus très bizarre et improbable qu'une main gantée puisse
émettre un vocable quelconque afin de demander de l'aide.

L'étrangeté de la situation n'avait certes pas échappé à l'intelligence
restée vive de Phelps, bien que celui-ci abusa depuis longtemps de
fortes doses de nicotine en comprimés afin de continuer de stimuler
l'activité de ses récepteurs neuronaux.  Lesdits récepteurs avaient en
effet subi beaucoup d'attaques durant toutes les aventures de notre
agent secret, dues en particulier à l'ingestion massive de Lasilix,
diurétique médicamenteux bien connu des hospices de Beaunes et de
Sucray-les-Freyses, Lasilix permettant à notre héros de pallier comme il
pouvait un problème de prostate.

Je me dois ici de clarifier la situation, car contrairement à ce que de
mauvais esprits pourraient croire, Jim Phelps n'était pas encore atteint
par la limite d'âge des hommes d'action, qui est comme chacun le sait
après avoir vu le dernier film de Clint Boisdelest, 97 ans et demi
(environ...).  Il était atteint d'une affection gênante pour tout homme
normalement constitué, affection qu'il avait contractée par
l'intermédiaire de Kiki et Panpan, ses deux lapins nains des Galapagos
(l'origine de ces deux compagnons animaux n'a évidemment aucun rapport
avec le fait que Jim et sa femme n'aient pas d'enfant...).

Ainsi, deux mois avant la présente enquête, notre ami Jim acheta un
couple de lapins domestiques à sa femme afin qu'ils lui tiennent
compagnie pendant ses longues absences.  Et oui, toujours par monts et
par vaux, le Jim ! (vaux étant le pluriel de val, comme tout le monde ne
le sait pas, et non pas le petit de la vache, même si la femme de Jim
rumina souvent seule dans son petit appartement rue Sarazate pendant les
escapades de son dur-à-cuire de mari...).

Bref, les lapins étaient en pleine forme, calinés par le couple réuni
pour un moment grâce à ce qui ressemblait à la trêve des confiseurs pour
les terroristes, espions et gredins en tous genres...  Sans aucune
raison apparente, ce portrait idyllique fut bien vite complété par la
naissance de bébés lapins quelques jours après leur arrivée au logis,
événement heureux en soi, mais qui tourna au drame lorsque les
nouveaux-nés se mirent à grossir à vue d'oeil.

Jim, que sa bonté naturelle envers les animaux poussait à prendre soin
d'eux quelles que soient les conséquences, les emmena immédiatement chez
le vétérinaire le plus proche afin de les souscrire à une mort certaine
et dégradante pour le papier peint de son appartement en cas
d'éclatement final.

Tout de suite reçu par le docteur es bêbêtes (c'est parfois pratique
d'avoir une carte de la NSA !), Jim fut vivement surpris de la manière
dont le potentiel sauveur de lapins ausculta les bébés qui atteignaient
maintenant la taille du crâne de Zinedine Zidane avant la finale de la
coupe du monde.

Effectivement, le veto (et c'était son droit) commença par apposer les
mains sur le corps du premier patient alors que Jim pensait qu'il lui
ferait sûrement une prise de sang afin d'avoir des renseignements sur
une éventuelle maladie infectieuse du style myxomatose du kangourou, ou
furonculose du zèbre à poil dur de Madagascar.

Répondant à la remarque étonnée de l'agent de la NSA, le vétérinaire se
releva de la table d'auscultation et répondit :

"Normal, monsieur, l'hypertrophie de lapereau se tâte !!!".

D'où le Lasilix, d'où les comprimés de nicotine exacerbant
l'intelligence maintes fois sollicitée du Phelps de service...  Mais
refermons cette parenthèse, pour revenir à notre enquête...

Intrigué, donc, par cette main sortant du monticule de boules poliues et
odorantes, Jim se mit à nager dans l'océan gonadiforme avec grande
difficulté, et parvint finalement jusqu'à elle.

Il l'empoigna vigoureusement et extirpa de l'amas visqueux (ça doit
faire mal...) l'homme qui y était rattaché, pour voir ressurgir enfin le
papa éploré, à moitié asphyxié par une poignée des envahisseurs
sphériques et puants qui venaient d'envahir la chambre et qui était
restée coincée au beau milieu de sa trachée.

Soulagé par une secourable mais néanmoins violente bourrade dans le dos,
le riche patriarche cria d'une voix encore éraillée par la souffrance et
la honte d'avoir presque avalé une demi-douzaine de ce qui était pour
lui des testicules d'origine atlante :

"Allez-vous me dire, oui ou merde, ce qui se passe ici et pour mon fils
depuis son enfance ?".


[moi, j'avais été invitée à conclure]

Vous allez tout savoir. En fait, l'histoire est d'une banalité affligeante.
Jim Phelps raconte :

"Eh bien, cher monsieur, je dois vous dire que votre fils est malade
(accidenté de la route et malade : la totale !).  Il souffre d'une
phobie extrêmement rare qui se manifeste par la peur viscérale de
l'éclosion des balles de ping pong !  Tout le monde en effet sait que
les balles de ping pong sont des oeufs ... euh, non, c'est l'inverse !
Mais votre fils a été traumatisé dans sa petite enfance.  Souvenez-vous
de la nounou russe que vous avez engagée lorsqu'il avait 4 ans !  Elle
s'appelait Katja (tiens, pourquoi j'ai choisi ce nom-là ?).  Nous avons
appris en hypnotisant votre fils hier soir que cette femme lui racontait
des histoires de monstres sortant des balles de ping pong (dont il avait
déjà 2 exemplaires à cette époque, précision capitale) pour qu'il se
tienne sage dans sa chambre. C'était du genre "Si tu ne t'arrêtes pas de
pleurer immédiatement je vais faire sortir de ta balle de ping pong un
gonurf noir, poilu, griffu, borgne et affamé.  Il viendra te manger et
ensuite prendra tous tes jouets".  Vous vous rendez compte de l'horreur
pour votre fils !  Une autre fois c'était "Si tu ne finis pas ta purée,
c'est le gigantesque monstre des abysses, celui avec les algues vertes
qui pendent de partout, qui viendra te réduire toi-même en purée.  Tu
sais, il y a plein de monstres dans les petites balles de ping pong et
quand ils en sortent, ils deviennent très très gros en mangeant les
petits garçons".  Donc, monsieur, bien que vous ayiez eu des contacts,
disons très proches (harcèlement sexuel ? chic, un nouveau procès !),
avec cette femme, vous aviez ce monstre (non sorti d'une balle de ping
pong) sous votre toit.

Abasourdi, le père regarde d'un air triste ce fils qu'il ne voyait
qu'entre deux conseils d'administration et deux voyages d'affaires
lorsqu'il n'était pas occupé à jouer au golf ou invité à un dîner de
cons.

La dernière fois, il avait amené un fou de SF qui n'arrêtait pas de
mélanger tous les héros de séries télé sans imaginer qu'ils ne s'étaient
jamais rencontrés dans le moindre épisode.

C'est pas fou, ça : David Vincent avec la capitaine
Queuque ? Le délire ! Franc succès pour la soirée.

Donc, ce père ne s'était jamais rendu compte de la détresse du petit garçon.

"Mais pourquoi avoir demandé pendant des années toutes ces balles de
ping pong s'il en avait peur ?"

Je vous le demande !

Eh bien, c'était pour tuer les monstres avant leur éclosion (suivant les
espèces, entre 13 et 47 jours après la ponte).  C'est évident !  Nous
pensons cependant que le fait de ne pas trouver d'embryon dans les
premières balles a incité votre fils à en demander de plus en plus pour
dénicher les bestioles.  Jour après jour, il les a ouvertes dans
l'espoir d'en tuer et de prendre sa revanche sur les monstres qui
l'avaient terrorisé.  A ce jour, le seul monstre qu'il ait tué c'est la
nounou russe qu'il a retrouvée il y a deux ans du côté de la Suisse mais
c'est une autre histoire !

Le père qui a plus d'argent que de neurones ne comprend toujourd rien.

"Mais, vous, qu'est-ce que vous foutez dans cette histoire de fous ?
Non, c'est vrai quoi.  Vous débarquez déguisé en infirmière, vous
terrorisez à votre tour mon petit bébé et je ne sais toujours pas
pourquoi.  POURQUOI ?"

Le ton a monté.  Le père devient hystérique.  Jim Phelps prend
tranquillement une pastille de menthe dans sa boîte à pastilles de
menthe, se racle la gorge, met la pastille dans sa bouche et reprend,
bien qu'il soit sur le point de dévoiler un secret d'état, en essayant
de ne pas recracher la pastille.

"C'est simple.  La disparition croissante des balles de ping pong a
alerté nos services de Malibu il y a déjà 10 ans.  Nous avons soupçonné
la filière bulgare de les récupérer grâce à votre fils pour en faire des
bouliers à l'usage des scientifiques de leur pays.  Un instrument d'une
telle technologie de pointe entre les mains de ces Bachibouzouks ne
pouvait que nous faire craindre le pire.  Rendez-vous compte : il y a 10
ans le boulier pouvait peut-être encore être perfectionné et donner des
calculateurs d'une puissance supérieure aux nôtres.  Si la Bulgarie
avait possédé une telle puissance (à ce jour, il semble qu'ils n'aient
quand même rien d'autre que des PC muni de Windows 98 et connectés à frh
par Wanadoo, ouf !) c'était la fin de la paix mondiale.  Rien que ça !
Maintenant, mon ami (dit-il en posant la main sur l'épaule du père qui
se demande s'il n'est pas fou lui aussi et s'il n'a pas garé sa voiture
sur un emplacement pour ambulance et s'il ne va pas devoir aller la
chercher à la fourrière et s'il ne va pas engueuler le pauvre type qui
va lui réclamer 500 francs pour la lui rendre en lui disant "Vous savez
qui je suis ?", ....), mon ami, disais-je, tout va maintenant pour le
mieux.  Vous avez retrouvé un fils vivant (on reparlera plus tard du
meurtre de la nounou russe, je garde votre adresse au cas où), vous avez
une belle paire de gants en peau de zébu et si je vois par la fenêtre
votre voiture enlevée par la fourrière, ce n'est pas grave, je peux vous
y emmener d'ici un quart d'heure pour que vous n'ayiez pas à y aller à
pieds."

Ainsi s'achève cette mervelleuse histoire totalement déjantée.

Reste quand même une dernière interrogation : ce n'est pas parce que le
fils n'a jamais trouvé de monstre dans les balles de ping pong qu'il n'y
en a jamais.  Messieurs, dames, méfiez-vous, secouez les balles que vous
achèterez.  Si quelque chose fait du bruit dedans, ne prenez pas de
risque : écrasez-les immédiatement avec votre talon. On n'est jamais
trop prudent ..

Marie-Claude
"La vengeance des balles de ping pong", sortie nationale le 1er avril.



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